Catalogne : Comment pourquoi en arriver la ?
LA CATALOGNE EN CHIFFRES
Première région exportatrice d’Espagne, la Catalogne, 16% des habitants du pays, génère 19 % du PIB espagnol. Elle est 4e pour le PNB par habitant (28. 600 euros, contre 24 000 en moyenne en Espagne), derrière Madrid, le Pays basque et la Navarre. Son taux de chômage est de 13 %, contre 17,2 % au niveau national. Si l’agroalimentaire est son premier secteur industriel, en pointe sur les biosciences, elle contrôle la moitié de la production chimique d’Espagne et fabrique 19 % des voitures du pays.
Ce 1er Octobre 2017 , quelques 5,3 millions de Catalans étaient appelés aux urnes pour un référendum d’autodétermination. Malgré les opérations policières de Madrid, qui aura sans aucune doute eu des effets contraires, la Generalitat a annonce une participation de 3 millions de votants et près de 1000 blessés par les forces de l’Ordre .
RESULTATS : si 319 bureaux de vote ont été bloqués par les forces de l’ordre sur 2.315, Le OUI pour l’indépendance l’emporte avec 90,1% de oui, le NON rassemble 7,9% les votes blancs représentent 2% et les Nuls 0,9%
QUESTIONS :
- Est-ce qu’en 2017, un pouvoir central peut envoyer ses militaires empêcher une population de voter pacifiquement pour son autodétermination ? Ce pouvoir madrilène, élu démocratiquement pouvait laisser se dérouler la campagne électorale, puis le vote dont personne ne pouvait prédire avec certitude le résultat … Il y a de forte chance que la règle des 3 tiers aurait fonctionné : 1 tiers pour l’indépendance, 1 second tiers contre et un bon tiers de non votants (votes blancs, votes nuls, abstentionnistes et non-inscrits) Il aurait été facile alors pour le chef du gouvernement de proclamer l’illégitimité du résultat ….
- Une autre option plus progressiste consisterait à s’inspirer des intellectuels, penseurs, philosophes, ethnologues, psycho-sociologues …. qui réfléchissent et proposent des solutions de longue date en matière de gouvernance, dont certaines ont fait leur preuve ….
L’HOMME EST MAUVAIS ? Il n’est qu’à écouter-voir le philosophe gardois Alain Guyard, qui propose des conférences citoyennes dans les prisons, hôpitaux psychiatriques, associations d’éducation populaire etc . Il se plait à rappeler que l’Economie est encore et toujours enseignée dans les grandes écoles formant nos élites selon une croyance erronée considérant que l’HOMME est MAUVAIS car en proie à des désirs générant de la violence et du rapt . Principe étayé par l’oeuvre de 2 économistes anglo-saxons : Thomas Hobbes (Philosophe Anglais 1588 – 1679) pour qui l’homme mauvais a besoin nécessairement d’un ETAT puissant, contrôlant et punissant et Adam Smith (Economiste Irlandais 1723-1790) célèbre pour « la Main Invisible du marché » une sorte de justice divine émanante qui punira les auteurs de malversations ou de gains inappropriés.
Pourquoi ne pas avoir demandé à Chantal Mouffe, née en 1943 à Charleroi, en Belgique, philosophe politique, professeure au département de sciences politiques et des relations internationales de l’université de Westminster, à Londres. qu’elle leur décrive sa vision du dissensus et de l’Agonisme comme elle l’a fait avec Podémos (qui ne revendique pas l’indépendance) appelle ..ou rêver d’un monde apaisé et paradisiaque est une utopie, l’Autre est un adversaire à combattre par l’élection au niveau des idées et des programmes et non un ennemi à abattre (tous les coups et coûts sont permis) le dissensus consiste à prioriser ce qui fait sens commun, ce qui rapproche et nourrit le sentiment d’appartenance en opposition au consensus, sorte de guerre du feu ou une majorité absolue ou relative impose ses vues à la minorité qui n’aura de cesse de reconquérir le « pouvoir » …. L’enjeu étant d’exercer le pouvoir en légitimant une opposition reconnue et considérée comme telle
ou s’inspirer de la consociation d’Arend d’Engremont Liphart , politiste Né en 1936 à Apeldoorn, aux Pays-Bas de double nationalité (néelandaise et américaine) spécialisé dans les institutions démocratiques, dans les systemes de vote et l’ethnicité ou à Alain Dieckhoff , enseignant chercheur français au CNRS spécialisé dans la politique et la société d’Israel
Au départ la consociation désignait la libre alliance consentie de provinces constituant un ETAT Aujourd’hui il s’agit d’un mode de gestion des sociétés profondément marquées par des clivages (sociaux, idéologiques, religieux et linguistiques) selon deux principes :
• reconnaissance d’une autonomie aux différents groupes constitutifs de la société ;
• coopération permanente des élites des différentes cultures constitutives au niveau national. Ce second principe vient équilibrer le premier en permettant d’éviter les risques de fractionnements exclusifs. Les dirigeants organisent ainsi ensemble la politique nationale.
Plusieurs pays sont considérés comme consociatifs : les Pays Bas, la Belgique (deux communautés de langues et de religion, avec chacune leurs familles politiques et leurs institutions scolaires ou culturelles où l’individu se retrouve pris en charge par son « monde »), la Suisse (4 langues nationales, deux religions, 4 grandes familles politiques, vingt-six cantons…), le Liban…
En remontant un peu dans le temps nous pourrions nous inspirer des travaux de Charles Gide né à Uzès (Gard) en 1847 et mort à Paris en 1932, Brillant économiste et il est un des dirigeant historique du mouvement coopératif français, le théoricien de l’économie sociale, le président du mouvement du christianisme social, fondateur de l’École de Nîmes et un des pères de la fameuse loi d’association dite de 1901 …. Il est le créateur de la plus ancienne coopérative francaise ; celle de Mmaraussan
La coopérative de production est pour lui le type même de l’association qui entre dans le cadre de la solidarité : le profit est payé par le consommateur, plutôt que par le travailleur salarié, il a de la sympathie pour Jean Dollfus qui considère « qu’il est dû à l’ouvrier plus que son salaire ».
Charles Gide est le théoricien de la solidarité, concept qui sera repris par Léon Bourgeois et Durkheim :
« La solidarité est un fait d’une importance capitale dans les sciences naturelles, puisqu’elle caractérise la vie. Si l’on cherche, en effet, à définir l’être vivant, l’individu, on ne saurait le faire que par la solidarité des fonctions qui lient les parties distinctes, et la mort n’est pas autre chose que la rupture de ce lien entre les divers éléments qui constituent l’individu, et qui désormais désassociés, vont entrer dans des combinaisons nouvelles, dans des êtres nouveaux… »
Nous pouvons aussi remonter à Auguste Comte philosophe natif de Montpellier en 1798 et mort a Paris en 1857. Auteur prolifique du positivisme , il est considéré comme le père de la sociologie et inventeur de la sociocratie … renvoyant dos à dos l’autocratie (le pouvoir d’un seul) a la démocratie (le pouvoir de quelques uns) et pronant la sociocratie : le pouvoir au socios (peuple – citoyens)
Et nos formidables artistes d’Occitanie que furent les quelques 400 troubadours des 12e et 13e siecles prônant des valeurs tant recherchées aujourd’hui tout au long des quelques 1500 œuvres recensées aujourd’hui ? Ils y parlaient de Fine Amor , de Paratge, de Convivencia ? c’est-à-dire d’égalité Homme / Femme, de subsidiarité, ou encore de l’art et la manière d’appréhender le « vivre ensemble » dans le respect des différences irreductibles a considérer comme des atouts ?
Il n’est qu’à se souvenir que le concile de Narbonne de 589 avait listé cinq nationes au sens de « peuples » dans la province dénommée «Septimanie » accordant l’autorisation de cohabitation c’est-à-dire de vivre selon leur propre us et coutumes, rites et religions et « droits » : les Romains, les Goths, les Syriens, les Grecs et les Juifs !
Alors pourquoi l’Espagne ne parvient elle pas à inventer un accord politique avec la Catalogne ? avec le Pays Basque ? avec d’autres régions ? et ainsi expérimenter une voie nouvelle de gouvernance plaçant le ET et le AVEC en, lieu et place du OU / OU excluant ?
Pourquoi les Etats tolèrent ils la principauté d’Andorre ou celle de Monaco ou celle de San Marino ? ou des pays comme la Suisse ?
Pourquoi l’UE reconnait elle en son sein des acteurs majeurs comme les Pays Bas ou la Belgique ?
- La Catalogne compte 7 522 596 hab sur 32 108 km² Région historique de l’Espagne, c’est une communauté autonome régie par un statut d’autonomie. Depuis le 19 juin 2006, elle est définie comme « réalité nationale » par son statut d’autonomie, mais le préambule de cette loi définit la Catalogne comme « nation ».
- Le Royaume des Pays-Bas (17 millions d’habitants sur 41 543 km² ) est un pays d’Europe de l’Ouest, frontalier avec la Belgique au sud et l’Allemagne à l’est, possédant également une frontière avec la France sur l’île de Saint-Martin (Caraïbes). Monarchie constitutionnelle a pour capitale Amsterdam, bien que le gouvernement et le Parlement soient localisés à La Haye.
Il est administré en 4 territoires autonomes : Aruba, Curaçao, Saint-Martin et le territoire européen, lui-même divisé en douze provinces, auxquelles s’ajoutent trois autres communes à statut spécial situées outre-mer (Bonaire, Saba et Saint-Eustache). Figurant en 2016 parmi les États les plus démocratiques et les moins corrompus au monde, les Pays-Bas en sont le quatrième pays le plus développé selon le rapport annuel des Nations unies sur l’IDH et le premier concernant le bonheur des enfants d’après l’UNICEF.
- La Belgique compte 11 358 952 habitants sur 30 528 kms ² C’est un État fédéral membre de l’UE qui se compose de 3 régions : La Région Wallone, la région Flamande et la région Bruxelle-capitale
Les régions disposent d’une autonomie étendue en particulier dans les domaines de l’économie, de l’emploi, de l’aménagement du territoire, de l’agriculture, des travaux publics, du logement, du tourisme, de l’énergie, de l’environnement, des voies navigables, des eaux et forêts, de la tutelle sur les pouvoirs subordonnés, de la politique familiale, des handicapés, du troisième âge (etc.). Ainsi que (partiellement) : de l’aide aux personnes, de l’enseignement (bâtiments, transports scolaires) ou du patrimoine et les communautés en disposent en matière culturelle ainsi qu’en matière d’aide aux personnes et d’enseignement.
Chaque région possède son gouvernement et son parlement. Le fédéralisme belge est bâti sur le concept de l’équipollence des normes, c’est-à-dire que de manière générale, le niveau de pouvoir fédéral (belge) n’a aucune préséance par rapport aux entités fédérées pour ce qui concerne les compétences relatives de chacun des niveaux de pouvoir.
- Le Luxembourg compte 576 249 habitants sur 2 586 Km² est un pays d’Europe de l’Ouest qui comprend 2 régions principales : l’Oesling au nord, et le Gutlandau sud, faisant de lui l’une des plus petites nations souveraines d’Europe.
- Le Royaume de Danemark compte 5, 731 millions d’habitants sur une superficie de 2 22 093 km² . Il est composé de trois pays constitutifs : d’une part, le Danemark proprement dit, membre de l’Union européenne, soit le Jutland, la Fionie, la Seeland et les îles proches, d’autre part, les îles Féroé et le Groenland respectivement dans l’océan Atlantique nord et l’océan Arctique qui ont chacun le statut de pays et territoire d’outre-mer.
Depuis le 1er janvier 2007, les 13 amter sont remplacés par 5 régions et les 270 communes sont regroupées en 98 structures de 20 000 habitants avec des responsabilités proches de celles des anciens amter.
Le Groenland et les îles Féroé sont deux régions autonomes rattachées au Danemark.
Au niveau de l’UE des 27 qui compte 510 056 011 habitants, la Seule Catalogne se trouverait au 15 e rang avec 7 522 596 habitants juste derrière l’Autriche et devant la Bulgarie, le Danemark, la Finlande, la Slovaquie, l’Irlande, la Croatie, la Lituanie, la Slovénie, la Lettonie, l’Estonie, Chypre, le Luxembourg et Malte…alors même que l’Espagne conserverait son 5e rang même sans la Catalogne qui pourrait rester une province ou région associée…
La Catalogne ne veut plus financer la corruption d’un parti politique le plus corrompu d’Europe
L’information traitée par les médias espagnols en juillet dernier est passée aujourd’hui à l’arrière plan compte tenu de l’actualité en Catalogne. Mais c’est aussi l’une des raisons du souhait d’indépendance des Catalans. L’Espagne est actuellement dirigée par le parti le plus corrompu d’Europe.
La Commission nationale des marchés de la compétence (CNMC), chiffre à 90 milliards par an le montant des délits de corruption en Espagne, dont 47,5 milliards liés à des surcoûts dans les marchés publics. Un chiffre que confirme à un chouïa près la Commission nationale des marchés des valeurs, (CNMV) avec son estimation à 45 milliards. Ce qui représente plus de 7,5 % de la dépense publique espagnole.
45 milliards, c’est de quoi faire pratiquement 3 750 collèges ou lycées en France par an.
Il est impossible en France de comprendre le phénomène de montée de l’indépendance de la Catalogne si on n’intègre pas le problème profond de corruption qui touche l’Espagne. Rappelons que le budget annuel de la Catalogne est de 29,7 milliards d’euros, pratiquement la moitié du volume global de la corruption liée au pouvoir de Madrid . Pour mémoire, le budget de la nouvelle grande région Occitanie est de 2,89 milliards d’€ soit 10% de la Catalogne ! )
Cette information est relatée par plusieurs médias espagnols. Parmi ceux-ci El Diario qui n’hésitait pas à titrer en mars dernier : « La corrupción endémica del Partido Popular ». Une assertion largement étayée : « Depuis 1978 jusqu’à nos jours, plus de 175 réseaux de corruption ont été découverts, tous associés aux partis au pouvoir et selon la Commission nationale des marchés des valeurs, (CNMV), cette corruption ne coûte pas moins de 45 milliards d’euros annuels à l’Espagne. La plus grande part est prise par le Partido popular (PP), qui est le parti qui gouverne et qui prévoit de continuer à gouverner les prochaines années ». Un parti que Mariano Rajoy a intégré dans les années 1980 – le PP s’appelait alors Alianza Popular et était conduit par Manuel Fraga, un ministre de Franco – et dans lequel il a gravi tous les échelons avant de prendre les fonctions directives en 1989, de devenir ministre sous le gouvernement Aznar , puis de diriger le parti en 2004. Un parti qui gouverne, avec Rajoy à sa tête, l’Espagne depuis 2011. Un parti qui est surtout poursuivi pour…. 900 plaintes pour corruption.
Les affaires pleuvent. « Durant une période, il en sortait pratiquement une par semaine, parfois chaque jour » indique El Diario. « Marchés publics truqués », « Pots-de-vins », « fausses factures », « comptes en Suisse »…. L’affaire de la « comptabilité occulte » du PP a précédé le dossier Correa de Valence du nom d’un entrepreneur véreux, l’affaire « Punica » qui impliquait les dirigeants du PP de Madrid et des entreprises du BTP, l’affaire Cristina Cifuentes, la présidente de la Région de Madrid, inculpée pour des marchés truqués au profit de l’entrepreneur Arturo Fernandez, l’opération Lézo dans laquelle étaient mouillées pas moins de 60 personnes….
Lors de procès récents, la Guardia civil elle-même a mis en cause le ministre de la Justice Rafael Catalá, le procureur général de l’État espagnol, José Manuel Maza, et le Chef du parquet anti-corruption, Manuel Moixy, tous trois accusés d’avoir pris des initiatives pour freiner les enquêtes anti-corruption. Le dernier cité, l’homme anti-corruption de l’Espagne, Moixy, est poursuivi pour blanchiment d’argent dans des sociétés panaméennes.
L’affaire Palma Arena mouille les dirigeants PP des Baléares, et s’ajoute aux quelques autres citées.
Francisco Correa impliqué dans les affaires du PP à Valence aimait se faire appeler« don Vito », nom d’un maffieux dans le film le Parrain. Il a expliqué s’être fait attribuer pendant des années, entre 1999 et 2005 au moins, des marchés publics dont il rétrocédait 2 à 3 % des montants au trésorier du Partido Popular, Luis Barcenas, « après avoir pris sa part ». Un financement qui a permis de verser aux cadres du Parti Popular des « compléments de salaires ». Selon l’enquête, Rajoy aurait ainsi reçu, entre autres, près de 25 200 € annuels pendant onze ans.
Entendu dans le cadre d’un procès de corruption en juillet dernier, le Premier ministre espagnol, qui a passé près de 40 ans dans les instances dirigeantes du parti, a pu déclarer sans rire, qu’il n’était au courant de rien. Cette corruption mouille évidemment tout le secteur économique espagnol, dont les entreprises. Selon El Diario, 34 des 35 sociétés espagnoles de l’IBex, l’équivalent du Cac 40 français, comptent près de 900 filiales dans les paradis fiscaux.
Ce fonctionnement particulier explique des investissements comme la construction de l’aéroport de Ciudad Real, un investissement de plus d’un milliard d’euros pour l’État. L’aéroport, doté de la plus longue piste d’Europe et inauguré en 2009 n’a jamais accueilli d’avion de ligne et a fermé en 2011. Même aventure pour l’aéroport de Castellon (Castelló de la plana). S’ajoutent à cela le stade olympique de Séville, 120 M€, qui n’a pratiquement jamais servi, la Cité de la culture de Galice, 400 M€ envolés. Sans parler des lignes TGV surdimensionnées.
Toutes les affaires judiciaires sont évidemment torpillées par le Partido popular au pouvoir.
Ce niveau record de corruption, alors que les infrastructures manquent en Catalogne, est l’un des motifs du mouvement indépendantiste. Les Catalans pensent qu’ils peuvent s’administrer mieux que ne le fait le gouvernement central.
Ces problèmes de corruption peuvent aussi expliquer les actions actuelles de Madrid contre la Catalogne : lorsqu’on parle de la Catalogne, on ne parle plus de la corruption à Madrid. Un joli contre-feu en quelque sorte.
Les problèmes de corruption frappent d’ailleurs moins le Pays basque et la Catalogne. Les deux affaires ayant fait le plus de bruit de l’autre côté de la frontière concernent une dissimulation fiscale de 7 M€ de la part de l’ancien président Jordi Pujol, et une affaire de marché truqué de la part du CDC, son parti politique, pour 6,6 M€, deux affaires faisant l’objet de poursuites.
Ce n’est toutefois pas le niveau des volumes de « la corruption endémique du Partido popular » dont parlent les journaux espagnols.
Voir aussi :
http://www.eldiario.es/zonacritica/corrupcion-endemica-Partido-Popular-desalojen_6_634896541.html
et : http://www.huffingtonpost.es/2016/12/09/coste-corrupcion-espana_n_13532158.html
et si la Catalogne n’avait jamais accepté d’être coupée en 2 ?
Au delà des chiffres, quant à la légitimité de ce référendum entre les tenants du pouvoir de Madrid qui a interdit ce référendum d’autodétermination et les tenants d’une région qui n’a jamais accepté d’être coupée en 2 : la catalogne Nord dévolue à la France et la Catalogne Sud intégrée à l’Espagne
1213 : Il n’est qu’à se souvenir qu’en l’an 1000, une seule et même langue « L’occitan « était parlé de chaque coté des Pyrénées …La fameuse bataille de Muret du 12 septembre 1213 aurait pu sceller la création d’un Etat Occitano catalan si Simon de Montfort véritable guerrier-barbare , sans foi ni loi , n’avait tué le roi d’Aragon, comte de Barcelone et prince de Montpellier … réduisant à néant les effort du compte Raymon de Toulouse pour enrayer la croisade des albigeois….
1659 : la réconciliation d’intérets entre Paris et Madrid s’est traduite par la signature du fameux traité des Pyrénées en 1659, qui n’a jamais été accepté par les catalans … Il partageait la Catalogne en deux : la moitié nord rebaptisée Roussillon revenait a la France qui imposait son centralisme parisien, et la partie Sud réstait intégrée à l’Espagne . Le mariage royal du jeune Louis XIV et de l’Infante Marie-Thérèse, fille du roi d’Espagne, vient sceller la paix entre les deux pays.
1714 : la DIADA! A la mort de Charles II qui, sans descendance, a désigné comme héritier le Français Philippe d’Anjou, la guerre de Succession d’Espagne (1701–1714) éclate. En première ligne, les Catalans choisissent le camp des Habsbourg de Vienne, contre celui des Bourbons (l’envahisseur) … Or, les Bourbons l’emportent et prennent Barcelone le 11 septembre 1714 … Depuis, le 11 septembre est la date de la fete nationale Catalane « la Diada » qui commémore cette reddition tout en symbolisant le début du martyr Catalan.
1931 : la 2de République espagnole reconnut à la Catalogne le statut d’État catalan, associé à la République. Le castillan et le catalan sont placés à égalité comme langues officielles. En 1934, une très éphémère République catalane est même proclamée. C’est Lluís Companys qui devint le dirigeant de la Generalitat de Catalunya, dès 1936 avec la victoire du Frente Popular Mais la guerre civile qui éclate en 1937, après la victoire du Front populaire en 1936, se solde par la défaite républicaine et la victoire du général nationaliste Franco, en janvier 1939, avec la chute de Barcelone
Face à la rébellion des généraux fascistes séditieux menée par Franco, avec l’aide de Mussolini et d’Hitler (Gernika,….), La France, pourtant gouvernée par le Front Populaire n’intervint pas pour aider la jeune république.
Lors de la défaite de la République en 1939, Lluís Companys put se réfugier en France, avant d’être finalement livré à Franco. Il sera fusillé à Montjuich le 15 octobre 1940.
1939 : Franco fait tomber Barcelone : la Rétirada : 450 000 républicains fuient vers la France
La dictacture du Franco, général sanguinaire qui va régner de 1932 a 1975 va tenter de mettre au pas la Catalogne, devenue au début du XXe siècle, une grande région industrielle et le berceau d’importantes luttes ouvrières. Elle subit la répression policière de la monarchie. En 1932, sous la Seconde République, le Parlement espagnol vote un statut d’autonomie pour la Catalogne. Le castillan et le catalan sont placés à égalité comme langues officielles. En 1934, une très éphémère République catalane est même proclamée. Mais la guerre civile qui éclate en 1937, après la victoire du Front populaire en 1936, se solde par la défaite républicaine et la victoire du général nationaliste Franco, en janvier 1939, avec la chute très symbolique… de Barcelone. À partir de février 1939, commence l’exode des réfugiés espagnols de la guerre civile, laRetirada (« retraite » des troupes, en espagnol et catalan). Plus de 450 000 républicains franchiront la frontière franco-espagnole.
C’en sera fini de l’autonomie catalane durant les quatre décennies de dictature qui suivront. Jusqu’à la mort du Caudillo, le 20 novembre 1975, les mouvements indépendantistes nés dans les années 1920 et 1930 sont strictement interdits et poursuivis, comme dans les autres régions du pays. Le castillan devenu obligatoire, on ne parle plus la langue catalane qu’en privé, en famille et entre amis. Pour les Catalans d’alors, aller au match de foot pour encourager le FC Barcelone, le Barça, devient un des rares moyens d’affirmer collectivement une identité commune.
En 1942, alors que plus de 20 000 Catalans sont emprisonnés, Franco, le maître de l’Espagne encensé par la propagande franquiste et vichyste de l’époque, s’offre un bain de foule à Barcelone, à l’occasion de la finale de la » Coupe du Caudillo » de football. Barcelone gagne Bilbao par 2 à 0. le FC Barcelone,
1977 – 2006 : Du retour de l’autonomie au statut de « nation »
Après la mort de Franco, le 20 novembre 1975, et la chute du régime du dictateur, le nouveau roi d’Espagne Juan Carlos Ier, désigné par le Caudillo, fait passer en quelques mois le pays dans le camp des démocraties : c’est la « transition démocratique ». Le gouvernement régional de Catalogne est rétabli provisoirement en 1977, avec à sa tête le président catalan en exil. La Constitution démocratique de 1978 fait de l’Espagne un pays semi-fédéral composé de dix-sept communautés autonomes. Trois d’entre elles ont un statut particulier : le Pays basque, la Galice et la Catalogne.
1979 : la Catalogne obtient un nouveau statut d’autonomie régionale, lors d’un référendum approuvé par 88,1% des votants. Celui-ci leur confère notamment des compétences en matière d’éducation, de santé ou encore de politique linguistique et leur permet de créer une police autonome. En mars 2006, un vote au Parlement espagnol qui définit la région comme une « nation » dans l’Etat espagnol, vient conforterl’autonomie de la Catalogne. Avec ce nouveau statut plus avantageux, approuvé par la population, les Catalans disposent officiellement d’un drapeau national, d’un hymne et de fêtes populaires. A ces symboles nationaux s’ajoutent l’usage de la langue catalane qui devient un droit et un devoir en Catalogne.
2010 – 2017 : Le bras de fer pour l’autodermination et la création d’un « Etat catalan »
Retour de bâton : en 2010, le Parti populaire (droite) de Marino Rajoy met le feu aux poudre en faisant annuler partiellement le statut catalan. A sa demande, le Tribunal constitutionnel espagnol rejette la valeur juridique de la définition de la Catalogne comme « nation » et l’usage du catalan comme « langue préférentielle » dans l’administration et les médias. Plus d’un million de Catalans descendent dans les rues de Barcelone pour protester.
« Catalogne, nouvel état d’Europe »
Deux ans plus tard, les séparatistes sont encore plus d’un million à manifester de nouveau à Barcelone, le 11 septembre 2012, à l’occasion de la grande fête de la Catalogne, la « Diada », pour réclamer un référendum d’indépendance et une négociation du pacte fiscal. Leur slogan : « Catalogne, nouvel état d’Europe ». Rajoy, au pouvoir depuis 2011, refuse de négocier. Le président catalan Artur Mas qui remporte les élections régionales anticipées de novembre, promet un référendum d’autodétermination.
2014 : la Catalogne organise un premier référendum d’indépendance. Symbolique, la consultation est déclarée anticonstitutionnelle par l’Etat espagnol. Près de 80% des votants (35% de participation), soit 1,8 millions de Catalans sur près de 6 millions d’électeurs potentiels, disent oui à l’indépendance. Dans la foulée, les partis indépendantistes deviennent pour la première fois majoritaires au parlement régional, le 27 septembre 2015.
le 9 novembre, le Parlement Catalan lance le processus de création d’un « Etat catalan », devant aboutir à la naissance d’une République indépendante de la Catalogne, au plus tard en 2017. La Cour constitutionnelle espagnole annule la résolution adoptée par les élus catalans.
RESUME des épisodes récents :
Le président du gouvernement de Catalogne, Carles Puigdemont, a annoncé vendredi 9 juin la tenue d’un référendum d’autodétermination unilatéral le 1er octobre. Les indépendantistes font ainsi un nouveau pas vers la sécession de la région, plongée depuis 2012 dans une grave crise politique avec Madrid.
Retour sur ce qui a conduit les nationalistes catalans, jusque-là prompts à demander toujours plus d’autonomie mais dans un cadre espagnol, à se rallier à l’indépendantisme. Quitte à défier les lois espagnoles…
• 2006 : un nouveau statut d’autonomie
L’Estatut, le nouveau statut d’autonomie qui reconnaît notamment la « Nation » catalane est approuvé au Parlement espagnol et validé par référendum en Catalogne. Mais le Parti populaire (PP, droite) dépose un recours devant le Tribunal constitutionnel.
• 10 juillet 2010 : première grande manifestation
Première grande manifestation à Barcelone en faveur du « droit à décider » des Catalans, en réponse à la décision du Tribunal constitutionnel de raboter une partie de l’Estatut. Plus d’un million de personnes sortent dans la rue sous le slogan « Som una Nació. Nosaltres decidim » (« Nous sommes une Nation, nous décidons »).
• 11 septembre 2012 : demande de référendum
Plusieurs centaines de milliers de personnes défilent pacifiquement à Barcelone en faveur d’un référendum d’indépendance et du « pacte fiscal » demandé par le président catalan, Artur Mas, c’est-à-dire de la capacité de la Catalogne à gérer les impôts prélevés dans la région.
• 25 novembre 2012 : élections régionales anticipées
Après le rejet du pacte fiscal par le chef du gouvernement Mariano Rajoy, des élections régionales anticipées sont convoquées. Convergence et Union, la formation d’Artur Mas, perd des voix, mais remporte l’élection avec une nouvelle feuille de route : la construction d’un Etat catalan souverain.
• 9 novembre 2014 : premier référendum sur l’indépendance
Malgré l’interdiction du Tribunal constitutionnel et l’opposition de Madrid, une consultation sur l’indépendance, présentée comme un « processus participatif » sans conséquence légale, est organisée en Catalogne : 80 % des votants expriment leur soutien à l’indépendance, mais le taux de participation se limite à 33 % des inscrits.
• 27 septembre 2015 : Junts Pel Si en tête
Les nationalistes de Convergence démocratique de Catalogne (CDC) et les indépendantistes de la Gauche républicaine catalane (ERC), ainsi que des membres d’associations indépendantistes forment une liste commune, Junts Pel Sí (« Ensemble pour le oui »), lors de nouvelles élections anticipées qualifiées de « plébiscitaires » par le gouvernement catalan. La liste remporte 39,6 % des voix et 62 députés.
• 9 janvier 2016 : vers l’indépendance unilatérale
Grâce au soutien du mouvement séparatiste, europhobe et anticapitaliste Candidature d’unité populaire (CUP), qui a totalisé 8 % des voix et 10 députés, les indépendantistes obtiennent une majorité parlementaire qui leur permet de lancer une nouvelle feuille de route visant à déclarer l’indépendance dans les dix-huit mois. Ils affirment qu’ils n’obéiront qu’à la « légalité catalane ». La CUP a obtenu en échange le retrait d’Artur Mas. Carles Puigdemont est élu nouveau président de la Catalogne.
• 13 mars 2017 : la justice condamne Artur Mas
L’ancien président catalan Artur Mas est condamné à deux ans d’interdiction d’exercer toute fonction publique élective et à une amende de 36 500 euros pour avoir organisé, le 9 novembre 2014, la « consultation populaire » sur l’indépendance de la région, malgré l’interdiction prononcée, cinq jours plus tôt, par la Cour constitutionnelle. L’ancienne vice-présidente du gouvernement catalan, Joana Ortega, et l’ancienne ministre régionale de l’éducation, Irene Rigau, ont également été condamnées à six mois d’inéligibilité, en tant que « collaboratrices nécessaires ». Le vice-président Francesc Homs, quant à lui, est condamné plus tard à un an et un mois d’inéligibilité.
• 9 juin 2017 : annonce d’un nouveau référendum
Le président du gouvernement régional, Carles Puigdemont, annonce qu’un référendum d’autodétermination unilatéral sera organisé le dimanche 1er octobre, malgré l’opposition ferme du gouvernement conservateur de Mariano Rajoy. Les Catalans devront répondre à la question : « Voulez-vous que la Catalogne soit un Etat indépendant sous la forme d’une république ? »
• 6 septembre 2017 : Barcelone vote la loi approuvant le référendum
La majorité indépendantiste du Parlement catalan valide le projet de loi sur le référendum d’autodétermination, prévoyant que ce dernier sera contraignant quel que soit le taux de participation. Le lendemain, la Cour constitutionnelle espagnole, saisie par le gouvernement espagnol, suspend le texte pour un délai de cinq mois renouvelable, mais les indépendantistes maintiennent leur projet de référendum.
et l’ Eurocongres 2000 des espaces catalans et occitans ? des divergence politiques non tranchées (dissensus)
lancé à Narbonne en mai 2001 avec une soirée concert de Luis Illach, l’Eurocongres des espaces Catalans et occitans a réuni quelques 6000 personnes de l’Euro espace latin central afin de réfléchir ensemble par différentes commissions et groupes de travail aboutissant au livre de conclusions « Proposition pour l’europe » (160 pages) remis lors du final de Toulouse et de Barcelone en 2004 et 2005 ! Il s’agissait de promouvoir un pacte civique et territorial, civique et culturel traduit dans 5 domaines d’action
- Langue et société,
- Enseignement, éducation et sociologie,
- Histoire et projection d’avenir,
- Développement économique et social, recherche innovation et culture d’entreprise
- Média
Cet Eurocongres était mené par 2 associations conjointes : Euroccat : Federation occitano catalane présidee par Robert Lafont avec Alain Alcouffe comme trésorier et la Fundacio Occitanocatalana présidée par Juan Amoros . Une exposition « Catars i trobadors : occitania i Catalunya : renaixenca i futur » a circulé dans sa version en langue catalane avec un ouvrage dédié mais les versions francaises qui devaient etre éditées via le Cirdoc n’a jamais vu le jour
et l’Eurorégion Pyrénées Méditerrannée créée en 2004 ? des divergences politiques exprimées
Lors de la création de l’Eurorégion Pyrénées Méditerrannée en 2004 (en catalan Euroregió Pirineus Mediterània, en espagnol Eurorregión Pirineos Mediterráneo, en Occitan Euroregion Pirenèus-Mediterranèa, en Aragonais Eurorrechión Pireneus Mediterrania). 5 « gouvernements » étaient représentés : L’ex région Midi Pyrénées présidée par l’ancien Ministre Martin Malvy, l’ex région Languedoc Roussillon présidée par Georges Freche, la Catalogne, l’Aragon et les Iles Baléares. A cette occasion, les 2 présidents francais ont fait valoir leur différences et leurs divergences politiques d’avec les catalans : d’un part le budget de chacun des 2 régions francaises tournaient autour d’1 milliards d€ alors que le budget de l’Aragon dépassait les 5 milliards et celui de la Catalogne dépassait les 38 milliards … avec des compétences et prérogatives sans commune mesure … d’ou la difficulté d’agir ensemble … Le siege politique fut installé à Barcelone (Généralitat) le siège administratif avec les salariés installé à Toulouse (Conseil régional) et le siège « européen » installé à la maison de la région Languedoc Roussillon à Bruxelles . Mais G Freche avec son franc parlé habituel rappela sans mâcher ses mots qu’il était avant tout français et Occitan en seconde part contrairement au président de la Généralitat qui s’est Catalan avant d’être Espagnol … Aujourd’hui, le siege administratif a été transféré à Perpignan (Catalogne Nord ! ) et la communauté autonome d’Aragon a suspendu sa participation à l’eurorégion dès 2006 à la suite du conflit sur les biens ecclésiastiques avec la Catalogne et donc ne participe pas au GECT Eurorégion Pyrénées Méditerranée (politique de la chaise vide) tout en créant un nouveau GECT Espace Pourtalet en 2010 avec le Conseil départemental de Pyrénées Atlantique pour une durée de 10 années reconductible .
Et FERRMED ?
c’est à l’issue de l’Eurocongres 2000 et à l’initiative de son co-président Juan Amoros que s’est crée FERRMED , une association sans but lucratif constituée et enregistrée à Bruxelles le 5 août 2004. Il s’agit d’une association à caractère multisectoriel, créée à l’initiative du secteur privé pour améliorer la compétitivité des entreprises européennes à travers la mise en œuvre des « Standards FERRMED », l’obtention d’une meilleure connexion des Ports et des Aéroports avec leurs arrière-pays respectifs, la promotion du Grand Axe Ferroviaire de Marchandises Scandinavie-Rhin-Rhône-Méditerranée Occidentale, la consolidation -avec d’autres associations- des principaux vecteurs de progrès dans l’UE et ses pays voisins et le soutien du développement durable en réduisant la pollution et l’émission des gaz à effet de serre.
La aussi, l’initiative catalane mérite d’être saluée mais exclut les dirigeants politiques des états nations . FERRMED se revendique indépendant et agit directement auprès de l’UE
En savoir plus sur
http://www.lemonde.fr/europe/article/2017/06/09/catalogne-l-escalade-vers-l-independantisme-en-9-dates_5141283_3214.html#Ly5JYcCHSbZPbxHI.99
http://euroccat.tls.free.fr/aoc/acceuil.htm
http://www.ferrmed.com/